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I. Simonne RATEL. La cour de la reine Marguerite

(1er article)

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II. Dr DELAUNAY. L'aventureuse existence de Pierre

Pages

I

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1.1: Marot et Rabelais, avec une table chrono-
logique des œuvres de Marot (ID.) .
Nicolas BANACHEVITCH. Jean Bastier de la Péruse
(1509-1554). Etude biographique et littéraire (ID.).
Pierre DE NOLHAC, de l'Académie française. Un
poète rhénan ami de la Pléiade: Paul Melissus
(ID.) . . .

Henri JACOUBET. Les trois Centuries de maistre
Jehan de Boyssoné, docteur régent à Tholoze
(ID.).

LE BON ROI RENÉ. Regnault et Jeanneton (ID.).
CHRONIQUE.

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Prière d'adresser toutes les communications et la correspondance à M. JEAN PLATTARD, 49 bis, boulevard du Pont Achard, Poitiers (Vienne).

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REVUE DES ÉTUDES RABELAISIENNES

ET REVUE DU SEIZIÈME SIÈCLE :

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Béarn, union politique où nul compte ne fut tenu de la mutuelle indifférence des époux et qui coïncida sinistrement avec le massacre de la Saint-Barthélemy, son séjour à la cour de Navarre au milieu des favorites de son mari auxquelles elle dut parfois servir de matrone, la scandaleuse accusation lancée publiquement contre elle par son propre frère Henri III', et qui porta la mésentente à son comble dans le ménage royal, sa fuite de la cour de Navarre et ses tribulations d'Agen à Carlat, de Carlat à Usson où, d'abord prisonnière et menacée de mort, elle réussit à gagner le gouverneur de la place et demeura maîtresse de son ancienne prison, enfin son divorce qui lui avait laissé l'ombre d'un titre, faisant d'elle une reine sans royaume, toute cette suite d'aventures, qui défraye encore de nos jours l'histoire et la légende, était alors présente à tous les esprits. On chuchotait aussi les noms de tous ceux que la malignité publique avait attribués pour amants à la belle reine: Guise et Bussy d'Amboise, La Môle, dont elle avait, dit-on, fait embaumer la tête délicate tranchée par la hache du bourreau, et d'Aubiac, et Champvallon, et bien d'autres...

Cette curiosité un peu malicieuse éveillée par le retour de la reine n'empêchait pas qu'on ne s'en réjouît. Tous ceux qui avaient connu le règne de Henri III comptaient que la présence de Marguerite redonnerait à la cour de France un peu de cet éclat qui en avait fait autrefois la cour la plus raffinée d'Europe, mais qui semblait s'être éteint avec les derniers Valois. Les « beaux esprits », poètes, écrivains, philosophes, que la royauté nouvelle traitait assez mal, espéraient trouver une protectrice dans cette princesse lettrée, spirituelle et prodigue, et quant au peuple de Paris, de tout temps ami du faste, il était tout prêt à acclamer la fille des Valois, non seulement parce

1. Il l'accusa en présence de toute la Cour d'avoir eu un enfant de Harlay de Champvallon, qui passait alors pour son amant. On ne put jamais faire la preuve de cette accusation. Voir Arnaud Garnier, Un scandale princier au XVI siècle (Rev. du XVI• siècle, t. I, p. 158, 355, 661).

qu'on la savait bonne et « grande aumosnière envers les pauvres », mais aussi parce que cette grâce majestueuse, qui la faisait prendre, dit Brantôme, « pour une déesse du ciel », lui gagnait les foules, et qu'elle apparaissait, à côté de la «< grosse banquière du roi », Médicis l'étrangère, comme la véritable reine.

La popularité de la reine Marguerite avait bien donné quelques inquiétudes à Henri IV, dont l'autorité, à cette époque, était encore mal affermie, les Bourbons étant considérés par une partie de la nation comme « des intrus et des usurpateurs », tandis qu'on oubliait les fautes des Valois pour ne se rappeler que la splendeur de leur règne; mais ces inquiétudes furent promptement dissipées par l'attitude loyale de Marguerite, qui avait donné depuis le divorce maintes preuves d'attachement à la couronne.

On fit donc à la reine une magnifique réception. Tous les ordres de Paris allèrent la saluer au château de Madrid; les poètes chantèrent à qui mieux mieux « la joye universelle » causée par le retour de « ceste vraye Pandore, décorée de tous les dons et présens célestes »1; le roi lui-même vint la visiter, l'entretint cordialement, et le 28 juillet il la présentait en grande pompe à Marie de Médicis et à la Cour assemblée.

A peine eut-elle goûté à la vie de la Cour, que Marguerite trouva Madrid trop retiré et voulut s'installer à Paris. Elle écrivait pourtant d'Usson, lorsqu'elle sollicitait du roi l'autorisation de revenir : Mes ambitions, après l'honneur des bonnes grâces de Vos Majestez, sont bornées à Boulogne... » et c'était une charmante demeure que cet ancien rendez-vous de chasse de François Ier, situé en lisière du bois, d'architecture élégante et orné d'émaux de couleurs vives par le maître italien Jérôme della Robbia2.

1. Préface du Premier Recueil de récréations poétiques de Jean Alary. Paris, 1605. Parmi les poètes qui célébrèrent le retour de la reine, il faut citer Pierre de Deimier, Isaac de Laffémas, Claude Garnier, Jean Desistrières, Vital d'Audiguier, l'Écossais Jean Barclay, etc...

2. Sur le château de Madrid, voir l'ouvrage du comte de Laborde,

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