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Il est dans la nature de l'Indien de s'opposer à l'établissement du colon et à la construction des chemins de fer, mais il ne peut arrêter le courant de l'émigration. A moins qu'on ne puisse lui faire abandonner ses habitudes de vagabondage et le forcer à s'adonner à la culture du sol, l'Indien est fatalement condamné à disparaître. Seules ces tribus survivront, qui auront adopté, en partie, les coutumes et les mæurs des

pays civilisés. Enfin, il est à espérer que l'« Homme rouge de la Forêt, » comme il est appelé communément, sera un jour converti au christianisme, et que ses aptitudes naturelles seront tournées vers l'industrie et la paix.

CHAPITRE II

Premières découvertes du Nouveau Monde par les Suédois et les

Norwegiens. Preuves matérielles de leur passage. Traditions islandaises et scandinaves. Oubli de ces premières découvertes et de l'existence d'un second continent. Tradition dieppoise : Jean Cousin ; son voyage de découvertes. Vraisemblance de la tradition; le Gulf-Stream.

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Les habitants de la Suède et de la Norwege prétendent avoir les premiers découvert l'Amérique. Si l'on s'en rapporte à leur témoignage, le Nouveau Monde aurait été vu pour la première fois en l'an 1000, par un navigateur nommé Biorne, dont le vaisseau avait été écarté de sa route par une tempête. A son retour, il fit des récits si enthousiastes sur les richesses du pays qu'il n'avait pourtant qu'entrevu, qu'il excita l'esprit d'aventures de ses contemporains, et qu'après lui, d'autres navigateurs firent le même voyage, découvrant successivemeut Terre-Neuve, la NouvelleÉcosse et Vineland qu'on suppose être la côte de la Nouvelle-Angleterre. Ils se mirent même en rapport avec les sauvages et fondèrent quelques établissements. On raconte que, comme ils y séjournaient plusieurs hivers, la femme d'un riche Islandais nommé Karlsefni donna le jour à un enfant mâle, le premierné de parents européens sur la terre américaine. Cet enfant, appelé « Snorre, » devint le fondateur d'une famille illustre à laquelle appartint le célèbre sculpteur danois Thorwaldsen.

Il faut rappeler ici que, de tout temps, les Danois, les Suédois et les Norwegiens ont été de grands et hardis marins, et il est encore rare à notre époque de rencontrer, lors d'une expédition quelque peu aventureuse, un équipage de navire qui ne compte pas un homme appartenant à l'une de ces nations.

Lorsque nous jetons les yeux sur une carte, la distance ne nous paraît pas énorme entre la Norwege et l'Islande, ni entre le Groënland et le Labrador. Il est donc naturel de penser qu'un marin ayant atteint ce dernier point, poussé par une juste curiosité de connaître les nouvelles terres qui se présentaient à lui, ait continué ses découvertes et exploré la côte de l'Amérique du Nord.

Cette supposition se présente si naturellement à l'esprit qu'on se sent forcé de l'admettre, d'autant plus que les « Hommes du Nord, » comme on les appelait alors, avaient certainement connu l'Islande il y a un millier d'années et y avaient fondé des établissements.

Dans les annales de l'Islande, il est dit qu'une expédition fut envoyée au Groënland, qu'elle y séjourna quelque temps, et il est encore possible que quelques membres de cette expédition se soient détachés de leurs compagnons dirigeant leur entreprise vers le Nord, et

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que, servis par un hasard heureux, ils aient atteint le Labrador,

En tout cas, les traditions islandaises rapportent que des « Hommes du Nord, » en voyageant vers l'ouest, arrivèrent en l'an 1000, dans une contrée située au delà du Groënland et qui ne peut être que l'Amérique.

En outre, il a été publié quelques ouvrages cherchant à prouver que les Scandinaves ont connu et habité l'Amérique bien avant l'arrivée de Christophe Colomb, et le professeur Rafn, de la Société royale des Antiquités du Nord à Copenhague, a écrit un livre dans lequel il dit positivement que les « Hommes du Nord » visitèrent le Nouveau Monde et en explorèrent les côtes vers l'an 1000, et très-probablement entrèrent dans la baie de Narragansett. S'il en était ainsi, cette affirmation viendrait confirmer la croyance généralement répandue aux États-Unis que la vieille tour ronde appelée « Vieux moulin de pierre, » située dans la ville de Newport et dont la véritable origine a toujours été l'objet de nombreuses recherches, aurait été bâtie par ces premiers explorateurs de l'Amérique.

Cependant les «•Hommes du Nord » oublièrent la nouvelle route qu'ils avaient comme tracée à travers l'Océan et jusqu'à l'existence de la terre que leurs ancêtres avaient découverte. Ils ne laissèrent derrière eux aucun vestige réel de leur occupation; on leur attribue, comme il est dit plus haut, la construction de la vieille tour de Newport, et plusieurs antiquaires

ont cru pouvoir déchiffrer l'inscription trouvée sur un rocher près de Dighton, dans l'État de Massachusetts: ils prétendaient y reconnaître le langage islandais. Mais, après de longs débats, cet argument dut être abandonné, quelques savants ayant fait remarquer que l'inscription en question avait beaucoup de ressemblance avec d'autres inscriptions trouvées sur des rochers dans l'intérieur des États-Unis et que les Indiens avaient gravées.

Les légendes scandinaves abondent en traditions de cette sorte, mais il n'en est aucune qui puisse nous donner un renseignement certain. Néanmoins, on ne saurait refuser de croire que les « Hommes du Nord » ont, à une époque très-reculée, et de beaucoup antérieure à la venue de Christophe Colomb, atteint les côtes de l'Amérique du Nord.

Pendant cinq siècles, aucun navire n'essaya de reprendre le passage oublié à travers l'immensité de l'Atlantique; toutes les possessions des « Hommes du Nord » avaient été abandonnées, et nul au monde ne se souvenait plus de l'existence d'un autre continent. C'est tout au plus si quelques-uns des plus âgés parmi les Islandais se rappelaient les contes fantastiques que leur avaient transmis leurs aïeux sur une contrée située à l'ouest, bien au loin, et évoquaient, durant les longues soirées d'hiver, ces légendes merveilleuses auxquelles d'ailleurs ils n'attachaient aucune créance.

Puis, peu à peu le nom de ce pays s'effaça des

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