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sigle ou lettre initiale. Aussi, pour éviter toute confusion, nous avons renfermé entre parenthèses la valeur qu'une lettre abréviative peut avoir dans les mots.

ABRÉVIATIONS

PAR

VII.

LETTRES

MONOGRAMMATIQUES

OU CONJOINTES, ET PAR LETTRES ENCLAVÉES,
RENVERSÉES ET RETOURNÉES.

Les lettres monogrammatiques, comme nous l'avons déjà dit, sont moins des abréviations proprement dites, qu'un moyen employé surtout par les graveurs en lettres pour resserrer l'écriture et lui faire occuper moins d'espace. Mais ces lettres entrelacées les unes dans les autres, contournées ou renversées, et présentant parfois un assemblage de lettres de différents genres, ne laissent pas que d'offrir certaines difficultés. Ce ne sont pas toujours les grandes lettres qui commandent aux petites, ni la lettre qui se présente la première qui doive être lue avant les autres. Il est difficile, impossible même, d'établir des règles certaines pour faire comprendre leur construction, laquelle dépendait du caprice de chaque graveur. C'est donc pour aider à interpréter les textes des monnaies, des médailles, des inscriptions lapidaires et des sceaux qui présentent de ces conjonctions obscures, que nous avons cru devoir joindre à notre Dictionnaire une table des conjonctions les plus difficiles. Elle fera comprendra aussi la combinaison souvent ingénieuse

des signatures monogrammatiques (1), et les abréviations où figurent les lettres conjointes.

Quant aux lettres retournées ou renversées, les Romains leur ont donné une signification que les graveurs du moyen âge n'ont pas toujours observée. Elles ont été souvent utilisées par eux sans autre sens que la valeur de la lettre qu'elle représente. Du reste, toute lettre retournée ou renversée, qui n'appartient pas aux lettres conjointes, se trouvera expliquée, soit dans la table des sigles romains, soit dans le Dictionnaire.

VIII.

ABRÉVIATIONS PAR SIGNES PARTICULIERS.

Les graveurs en lettres, les scribes et les copistes ont encore fait usage de signes abréviatifs isolés pour représenter des particules, des conjonctions et des mots d'un usage fréquent. Ces signes, dont nous avons donné dans un tableau, page 105, les formes les plus usitées, sont tirés des notes de Tiron. Quelques-uns de ces signes ont été employés avec des lettres, et les autres ne sont euxmêmes que des lettres; mais comme ils pouvaient être pris par des personnes peu exercées pour de simples signes, nous avons préféré les faire figurer dans cette série, afin qu'on en trouvât l'explication.

Tels étaient les différents modes d'abréger qui pendant

(1) Voyez page 111, No IV: Karolus; Ludovicus; Benevalete; Pippinus; Robertus.

tant de siècles constituèrent la seule brachygraphie des anciens copistes. On voit qu'elle avait des règles fixes, et que si les abréviations paraissent arbitraires, cela ne vient que du choix que les scribes pouvaient faire de tel ou tel mode pour réduire un mot. On observera de plus que beaucoup de mots se trouvent abrégés par plusieurs de ces modes à la fois d'ailleurs l'usage aidera à comprendre les diverses combinaisons des modes abréviatifs entr'eux; et si, dans nos explications, nous avons fait quelques omissions, notre Dictionnaire pourra y suppléer.

OBSERVATIONS ESSENTIELLES.

Le mode d'abréviation le plus généralement suivi au moyen âge, consistant à supprimer dans un mot une ou plusieurs lettres pour leur substituer des signes conventionnels et des petites lettres supérieures, il a été possible d'employer l'ordre alphabétique pour ce Dictionnaire.

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Chaque abréviation est représentée dans l'ordre des lettres qu'elle a conservées; mais, pour plus de méthode, on a figuré 4° les abréviations latines des chartes et des manuscrits dans le caractère de l'écriture, si régulière et si facile à comprendre, du 13e siècle époque où toutes les formes d'abréviations furent très-multipliées; 2o les abréviations des inscriptions avec des lettres capitales dites antiques; 3o et les abréviations françaises dans l'écriture, soit du XIVe, soit du XVe, soit même du XVIe siècle, suivant la nature et l'origine de la forme abréviative. On observera cependant que ces différences ne s'excluent pas toujours entre elles.

Parmi les sigles simples contre-signés, il s'en trouve qui représentent à la fois un mot et une syllabe; quand cela a lieu, la syllabe est indiquée entre parenthèse.

-

Comme chaque mot abrégé n'a pu être représenté ici avec toutes ses désinences, on s'est borné à donner la forme abréviative la plus générale du mot, laquelle aidera à interpréter les autres formes par analogie.

Quand une abréviation donne lieu à plusieurs interprétations, le besoin de la phrase indique nécessairement celle qu'il faut préférer.

· Dans les abréviations par suspension, la terminaison se fait reconnaître, à défaut de petites lettres supérieures, par l'accord grammatical.

Les astérisques mis à la suite de l'interprétation annoncent que l'orthographe ancienne ou barbare a été rendue selon la construction de l'abréviation.

Toute abréviation commençant par un signe au lieu d'une lettre, a été classée à part. Voy. pag. 99, 103, 405, suivant qu'elle est précédée du signe com..., d'un chiffre arabe, ou d'un signe particulier.

La signification des abréviations latines est en caractères italiques, celle des abréviations françaises est mise en écriture ronde.

- A la suite d'une interprétation on a joint quelquefois les variantes d'abréviation du même mot.

Autant pour habituer l'œil à saisir les différentes formes données à chaque lettre par la succession des siècles, que pour soulever des difficultés matérielles d'écriture, on a donné à chacune des divisions alphabétiques : dans la première ligne, les capitales propres aux inscriptions; dans la deuxième, les initiales cursives des chartes et des manuscrits; et dans la troisième, les minuscules de l'écriture courante et posée.

-Les abréviations propres aux inscriptions chrétiennes, antérieures au VIIe siècle, ont été classées à part. Voyez page 113.

Si une abréviation est difficile à interpréter, quoique les signes et les lettres qui la composent soient bien connus, on devra examiner si elle ne serait pas construite d'après une orthographe vicieuse. Pour s'en assurer, on consultera la table où se trouvent par ordre alphabétique les différentes formes orthographiques données aux mots anciens par le changement, l'addition, la suppression de telle ou telle lettre.

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On n'oubliera pas, pour dernière observation, que toute abréviation manquant d'indices certains qui en détermineraient la véritable signification, doit s'accommoder au style et à la nature du texte où le mot abrégé se trouve. Ainsi, dans une inscription, S. D. pourra signifier sub die; dans un sceau, sigillum Domini; dans un manuscrit, salutem dicit, etc., etc.

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