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est justement de 11 ou 12 centimètres, on peut croire que la hauteur de sa feuille intacte avoisinait le même chiffre de 16 centimètres que celle du papyrus de Berlin(1). Quant à la dimension en largeur des pages ou colonnes, on observe au papyrus de Berlin, le plus souvent, des lignes longues de 20 à 24 centimètres, mais aussi, ailleurs, de 16 ou 17 centimètres, ou bien de 26, 27 ou 30 centimètres : notre papyrus, nous l'avons dit, a des lignes de 28 centimètres et de 18 cm. 5, en ses deux pages conservées. Toutes ces caractéristiques, y compris celles qui ressortent de l'irrégularité du développement horizontal des pages, concordent tout à fait, comme on voit, entre le livre des Zaubersprüche et notre papyrus.

Pour les références au texte, nous adopterons la nomenclature suivante :

Recto (R):

Page R. (N-1), 9 lignes (seulement des vestiges);

Page R. N, 9 lignes.

Verso (V):

Page V. I, 9 lignes;

Tranche supérieure, 4 lignes, V. II. 1 à 4 ;

Ligne isolée, V. II, a;

Page V. II. Colonnements du bas :

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Nous allons transcrire et étudier le texte en divisant le travail à la demande des chapitres. La délimitation des chapitres est claire dès le premier examen. R. N. comporte d'abord la fin d'une collection de formules dont

(1) Cette dimension en hauteur de la feuille est un coefficient fixe du Moyen Empire (voir Borchardt dans A. Z., 27 [1889], p. 118), conservé, comme on voit, dans certains livres de la première moitié de la XVIII dynastie.

l'objet ressortira plus loin, qui remplissaient déjà toute la page précédente, et s'étendent jusqu'à la ligne 7, comprise. Avec la ligne 8 commence (en rubrique) un formulaire de cadre tout différent, caractérisé par le retour fréquent du mot, et d'un vocable

qui ouvre chaque formule particulière; ce chapitre remplit R. N. 8-9, V. I entier et V. II 1-4. Au-dessous, page V. II, la ligne V. II a semble ne tenir à rien, après quoi nous avons le commencement d'un dernier chapitre où revient incessament le nom de J. Le livre dont nous avons un fragment était un recueil, dont nous apercevrons le caractère général en fin d'analyse.

Avant de nous engager dans le détail du texte, signalons que ce travail a bénéficié du concours de H. Sottas, principalement dans les domaines de la paléographie et de la philologie; c'est un agréable devoir d'exprimer à notre collègue les sentiments d'une amicale reconnais

sance.

SECTION A (FIN D'UN CHAPITRE) R. N. 1 À 7.

Nous indiquerons les passages en rouge, dans cette transcription, par un trait horizontal supérieur.

1 Dans la première moitié de la ligne, presque détruite, on rencontre

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puis

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.sauver (?) Asheshek, un tel fils d'une telle, pareillement. Cette formule est à dire sur ..

...

Moi (?), un tel fils d'une telle', je mords celui qui passe à côté de moi; je suis le fils de Set, il ne permet point que je le morde'. -Cette formule est à dire sur des excréments d'âne; mettre dans le sein de la personne, avec une brindille (?) de perséa; chauffer; moudre fin; remplir l'œil avec cela3.

Autre. Je suis ignoré, j'ai pris existence parmi ceux qui barbotent, je suis un compagnon de Sebek'. J'ai cheminé..... Ce qu'a fait celui qui cause la mort en la première fois de la veillée(?), fais-le en courant d'instant en instant en portant un fardeau. La ville de Set et d'Horus le tue, la ville d'Horus et de Set le tue. Cette formule est à dire sur une infusion de grains et de semences d'amou(?), à boire par la personne.

Moi, un tel fils d'une telle', Thot fait mes protections magiques;

k

Maga se tient, la bouche écumante (?); les sept urœus de Re font mes protections magiques, en chacun de mes jours..... Considérable (ayant du poids) ce qui est dit à ce moment-là. Je suis Thot, je suis sorti de l'eau', j'ai trouvé Khoum se tenant en sa place, comme il avait trouvé le taureau de Mout brûlant en la place.

a. Le dieu Asheshek se rencontrera plus loin, même page, 1. 9, dans les citations de divinités qui remplissent la section B du fragment de livre.

b. La formule « un tel fils d'une telle », qui paraît trois fois en ce chapitre, 1. 1, 2, 6, est bien connue dans les recueils de magie médicale et de magie pure; elle tient lieu, dans le texte des grimoires, de la désignation du patient ou de l'intéressé, qui peut être n'importe quelle personne, dont on intercale le nom au cours de la lecture opérante. On voit immédiatement, par là, qu'ici nous avons un texte d'usage commun, des catégories magiques ou médicales habituelles.

c. -H---†, deux fois en cette ligne (voir e ci-après).

d. Certainement le crocodile Maga, d'après les mentions fréquentes du papyrus magique Harris et l'évocation explicite qui paraît plus loin, voir k. Voir d'ailleurs les notes e et k ci-après.

e. L'objet des formules commence à se dessiner: il est question d'une bête mordante, qu'une certaine influence empêchera de mordre, et l'on vient de faire allusion au crocodile (voir d). Il apparaît, de plus, que l'incantateur s'identifie, non à la divinité protectrice comme il a lieu d'habitude, mais à l'être redouté lui-même; la tournure de la phrase est extrêmement obscure, confondant pêlemêle, mordant et mordu, l'animal dangereux et l'incantateur qui se protège; et l'incertitude s'aggrave de celle du premier mot, (?), dont l'écriture serait peu normale et qui est partiellement détruit au papyrus. Il est certain, toutefois, que le procédé magique est bien, ici,

RECUEIL CHAMPOLLION.

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celui de l'identification à l'ennemi; cela paraîtra plus clairement plus loin (voir i).

f. Orthographe très abrégée; plus souvent, etc., aux formulaires médicaux et autres du Nouvel Empire. Touchant notre formule, les opérations qu'elle prescrit sont fort intelligibles mettre les excréments, avec le végétal, au contact du corps de la personne, chauffer ensuite jusqu'à dessiccation, broyer les substances en un mélange pulvérulent et remplir, de la poudre, l'œil de la personne.

g. Avec ces substances; le pluriel à cause du caractère multiple d'une poudre.

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h. C'est le mot éclabousser; avec les déterminatifs et, on a ici la vision nette d'éclabousser dans la fange, en marchant. C'est le crocodile de tout à l'heure (notes d, e) qui reparaît, et le voici qui se précise nom

mément :

i. Le compagnon de Sebek", le barboteur de h ci-dessus, est le crocodile de toute évidence. Il est parfaitement clair, ici, que l'incantateur se déclare identique à lui pour que cet être dangereux, trompé par la ruse de cette fraternité imaginaire, en ait son action paralysée; et cela achève d'expliquer, grâce à l'analogie, l'étrange phrase sur laquelle nous nous arrêtions tout à l'heure (e), où l'incantateur parle de lui-même, à quelques mots de distance, à la première et à la troisième personne : «Je suis le fils de Set... je mords ceux qui passent, mais il n'est pas possible que je le morde (que je morde cet homme qui parle)." Evidemment; dès l'instant que le fils

de Set, le vrai, sur son banc de vase, entendra l'incantateur se dire son semblable, il ne pourra plus le mordre, car ce serait se mordre lui-même.

Remarquons bien, d'ailleurs, que dans l'esprit de cet artifice magique n'entre point l'idée d'assumer, ne serait-ce qu'un instant, une fraternité quelconque avec l'être dan

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