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ne à leurs dépens en énumérant quelques-unes de leurs bévues. Accordons-leur l'indulgence de l'oubli, et ne soyons pas plus sévères à ceux qui ont échoué moins pour ne pas entendre l'espagnol que pour ignorer leur propre langue. Car voici bien le pire des désastres: c'est de transcrire dans un français douteux un espagnol de bon aloi. Quand donc se persuaderat-on que traduire est un jeu subtil, qui exige l'exacte connaissance des deux langues, digne d'une plume exercée, d'un esprit cultivé, et interdit à ces manoeuvres du métier littéraire qui après avoir échoué dans toutes leurs tentatives se résignent, pour vivre, à barbouiller, à tant la page, de mauvaises caricatures d'un bon livre.

Le choix d'un traducteur? mais c'est de là que dépendra en France le succès d'un livre. la réputation d'un auteur. Voyez, par exemple, ces ECHANTILLONS que Valéry Larbaud a extraits de l'œuvre, déjà considérable, de Ramón Gómez de la Serna. Publiés à Paris en Janvier 1923 dans la collection «Les Cahiers Verts», ils ont été reçus avec une faveur marquée. Je veux bien que la verve toujours alerte de Ramón, la finesse de ses observations, l'imprévu de son humour aient aussitôt retenu sous le charme le lecteur français, auquel ces ECHANTILLONS donnaient l'impression, rare et précieuse, de la nouveauté. Mais encore fallait-il que le charme agit, et cette action eutelle été possible sans la prose souple, précise, aisée du parfait écrivain qu'est Valéry Larbaud. Je dirai toute ma pensée: les ECHANTIL LONS, en passant de l'espagnol au français, ont pris une forme plus serrée, plus éloignée des fantaisies de l'improvisation, plus proche enfin de la perfection du style.

Le cas de Blasco Ibáñez révèle, mieux qu'aucun autre, le rôle essentiel du traducteur. Blasco a eu la chance que ses romans fussent mis en français par un traducteur imcomparable, M. Georges Hérelle, qui avait déjà rendu le même service à Gabriel d'Annunzio. M. Hérelle a fait mieux que traduire: il a trouvé pour la version française des titres expressifs et je ne sais pas d'équivalent plus heureux que celui qui de Sangre y Arena a fait Arènes Sanglantes. Plus encore: M. Hérelle a abrégé son modèle, et grâce aux coupes qu'il a pratiquées, Les quatre cavaliers de l'Apocalypse ont pris sous la for

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expensas enumerando algunos de sus yerros. Concedámosles la indulgencia del olvido, y no seamos más severos con los que han fracasado menos por no entender el español que por desconocer su propia lengua. Porque es el mayor de los desastres transcribir en un francés. dudoso un español de buena ley. ¿Cuándo, pues, nos persuadiremos de que traducir es un trabajo sutil, que exige el exacto conocimiento de las dos lenguas, digno de una pluma experta, de un espíritu culto, y prohibido a esos peones. del oficio literario que, después de haber fracasado en todas sus tentativas, se resignan para vivir a mal dibujar, a tanto la página, malas .caricaturas de un buen libro.

¿La elección de traductor? Pero de ella dependerá en Francia el éxito de un libro, la reputación de un autor. Ved, por ejemplo, esas ÉCHANTILLONS que Valéry Larbaud ha sacado de la obra, ya considerable, de Ramón Gómez de la Serna. Publicadas en París en Enero de 1923 en la colección Les Cahiers Verts, han sido recibidas con señalado favor. Comprendo que la inspiración, siempre despierta, de Ramón Gómez de la Serna, la agudeza de sus observaciones, lo imprevisto de su humor, hayan encantado en seguida al lector francés, al que estas MUESTRAS daban la impresión, rara y preciosa, de la novedad. Pero era preciso también que el encanto obrase, y ¿esta acción hubiera sido posible sin la prosa suave, precisa, fácil de un perfecto escritor como Valéry Larbaud? Diré todo lo que pienso: las MUESTRAS, al pasar del español al francés, han adquirido una forma más concreta, más alejada de los caprichos de la improvisación, más próxima, en fin, a la perfección del estilo.

El caso de Blasco Ibáñez revela, mejor que ningún otro, el papel esencial del traductor. Blasco Ibáñez ha tenido la suerte de que sus novelas hayan sido vertidas al francés por un traductor incomparable, Jorge Hérelle, que había prestado ya el mismo servicio a Gabriel d'Annunzio. M. Hérelle ha hecho más que traducir: ha encontrado para la versión francesa títulos expresivos, y no conozco un equivalente mejor que el que de Sangre y arena ha hecho Arènes sanglantes. Más todavía: M. Hérelle ha abreviado su modelo, y gracias a los cortes que ha dado, Los cuatro jinetes del Apo

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me française une vigueur, une rapidité qui leur manquaient par trop dans l'original. Comment cette collaboration s'est instituée entre le traducteur et le romancier, nous avons là-dessus un récit de Blasco Ibáñez lui-même à ses compatriotes valenciens pendant les fêtes du printemps de 1921:

«Un jour, M. Hérelle, qui est un traducteur français (il n'a traduit que Gabriel d'Annunzio et moi), eut l'idée d'aller à Saint-Sébastien à une course de taureaux. Il habitait alors Bayonne. Pour s'occuper, en attendant l'heure de la course, il alla dans une librairie et aperçut un livre mal imprimé, avec une couverture qui n'avait rien d'engageant car je dois confesser. que La Barraca, dont il s'est vendu des milliers et de milliers d'exemplaires et qui est traduite dans presque toutes les langues civilisées du monde, fut d'abord publiée à un franc, dans une très mauvaise impression, dont on tira 800 exemplaires. M. Hérelle acheta un de ces exemplaires et se dit: Voilà un roman qui plairait beaucoup en France. Et il apprit que l'auteur était un député républicain de Valence, un homme à scandales...; mais enfin l'oeuvre lui plaissait et il m'écrivit.

>> Un jour donc je reçus une lettre signée d'un Français; il m'écrivait: «Je désire traduire votre livre», mais comme je devais assister ä un meeting, puis recevoir à la rédaction du Peuple mes amis politiques, peut-être aussi par l'effet d'une mauvaise éducation caractéristique des Espagnols, qui consiste à ne pas répondre aux lettres, je m'abstins de répondre. Il m'écrivit à nouveau, puis recommença plusieurs fois: je persistai à ne pas répondre. Un année se passa pour lui à m'écrire, jusqu'à ce qu'un jour (je me souviens que j'étais alors à la Malvarrosa) je lui écrivis: «Faites, Monsieur, ce qu'il vous. » plaira.» La Barraca fut alors publiée en français; on se mit en France à la lire et c'est alors qu'on commença à Valence même à s'en occuper. Ce fut alors aussi que, par ricochet, Le Liberal de Madrid la publia en feuilletons. Ainsi commença ma carrière triomphale.»>

L'anecdote est jolie. Retenons-en que le public français, guidé par M. Hérelle et par La Revue de Paris, qui a publié la traduction, n'a pas seulement «découvert» le talent de Blasco Ibáñez: il lui a assuré jusque dans sa ville nata

calipsis han tomado en la forma francesa un vigor, una rapidez que les faltaban demasiado en el original. De cómo se ha instituído esta colaboración entre el traductor y el novelista, tenemos un relato del mismo Blasco Ibáñez a sus paisanos de Valencia durante las fiestas de la primavera de 1921:

«Un día, M. Hérelle, que es un traductor francés (no ha traducido más que a Gabriel d'Annunzio y a mí), tuvo la idea de ir a San Sebastián a una corrida de toros. Vivía a la sazón en Bayona. Para entretenerse mientras llegaba la hora de la corrida, fué a una librería y vió un libro mal impreso, con una cubierta que no tenía nada de atractiva-porque debo confesar que La barraca, de la que se han vendido miles y miles de ejemplares y que se ha traducido a casi todas las lenguas civilizadas del mundo. se publicó primeramente a peseta, en una edición malísima, de la que se tiraron 800 ejemplares. M. Hérelle, repito, compró uno de estos ejemplares, y se dijo: «He aquí una novela que agradaría mucho en Francia.» Y se informó de que el autor era diputado republicano por Valencia, hombre de ruido...; pero, en fin, la obra le gustaba y me escribió.

«Un día, pues, recibí una carta firmada por Un Francés. Me decía: «Deseo traducir vuestro libro»; pero como yo tenía que ir a un mitin y luego recibir en la redacción de El Pueblo a mis amigos políticos, quizá también efecto de una mala costumbre característica de los españoles, la de no contestar a las cartas, me abstuve de responder. Me escribió de nuevo, luego insistió varias veces. Yo persistí en no responder. Pasó un año escribiéndome, hasta que un día (recuerdo que estaba entonces en la Malvarosa) le escribí: «Haced, señor, lo que os plazca». La barraca se publicó en francés. Se empezó en Francia a leerla y entonces se empezó en la misma Valencia a ocuparse de ella. Entonces también, por una serie de coincidencias, El Liberal, de Madrid, la publicó en su folletín. Así empezó mi carrera triunfal.»

La anécdota es bonita. Sírvanos para saber que el público francés, guiado por M. Hérelle y por la Revue de Paris, que ha publicado la traducción, no solamente ha «descubierto» el talento de Blasco Ibáñez, sino que le ha asegu

le une réputation lente à venir. Jamais peutêtre le rôle d'un traducteur n'avait eu autant d'importance.

Après les mérites du traducteur, ceux de l'œuvre à traduire doivent être scrupuleusement considérés. Laissons de côté pour aujourd'hui tout ce qui concerne la littérature espagnole classique, et je désigne, par cette expression impropre, toutes les œuvres qui, antérieures à 1870, ne se recommandent point par leur actualité: nous leur consacrerons plus tard une chronique tout entière et nous rechercherons quelle idée un Français peut se former, avec la seule aide des traductions, de l'immense trésor de la littérature espagnole. Parmi les livres qui apparaissent de nos jours aux vitrines des libraires madrilènes, quels sont ceux qu'il conviendra de traduire? •

Quelques-uns ne s'y prêtent guère: ce sont les volumes de poésies. La splendeur du vêtement poétique qui les habille, constitue souvent non pas seulement leur parure, mais presque tout leur mérite. Quelle traduction conservera la richesse des images, l'énergie des métaphores, la netteté des comparaisons? Et y réussiraitelle par le prestige d'un traducteur qui serait lui-même un poète, il resterait le rythme, cette caresse de l'oreille, cette musique de la poésie, qui s'évanouit à la moindre altération. Les poètes contemporains par la variété et l'audace de leurs innovations métriques, se dérobent plus encore que ceux de jadis aux entreprises des traducteurs. On conçoit à la rigueur que Meléndez Valdés ou Jovellanos prennent une forme française; mais qui donc oserait traduire Rubén Darío et Machado? Ou alors nous sortons du domaine de la traduction proprement dite; à côté de l'auteur étranger un talent origi nal apparaît, un autre poète se montre à côté de celui qu'il s'agit de traduire; il utilise les thèmes de ce dernier, il calque sur eux ses vers inspirés; c'est, à proprement parler, une collaboration. Considérez, si d'aventure le mot vous semble un peu gros, tout le talent bien personnel que Enrique Deíz-Canedo a dépensé pour mettre en vers espagnols Sagesse, de Paul Verlaine.

Les poètes une fois éliminés du domaine accessible aux traducteurs, il reste les critiques, les romanciers, les dramaturges, auxquels rien

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rado en su misma ciudad natal una reputación lenta en dejarse ver. Nunca, quizá, el papel de traductor había tenido tanta importancia.

Después de los méritos del traductor, los de la obra que se va a traducir deben ser escrupulosamente considerados. Prescindo por hoy de todo lo que concierne a la literatura española clásica, y designo, con esta expresión impropia, todas las obras que, anteriores a 1870, no se recomiendan por su actualidad. Las consagraremos más tarde una crónica entera y trataremos de inquirir qué idea un francés puede formarse, con la sola ayuda de las traducciones, del inmenso tesoro de la literatura española. De los libros que en nuestros días aparecen en los escaparates de los libreros madrileños, ¿cuáles convendrá traducir?

Algunos se prestan apenas a ello: los tomos de poesías. El esplendor del ropaje poético que los cubre constituye muchas veces, no solamente su adorno, sino casi todo su mérito. ¿Qué traducción conservará la riqueza de las imágenes, la energía de las metáforas, la claridad de las comparaciones? Y aun cuando lo lograse por el privilegio de un traductor que fuera a su vez poeta, quedaría el ritmo, esa caricia del oído, esa música de la poesía, que se desvanece a la menor alteración. Los poetas contemporáneos, por la variedad y la audacia de sus innovaciones, escapan, más to davía que los de otros tiempos, a los esfuerzos de los traductores. Se concibe en rigor que Meléndez Valdés o Jovellanos adquieran forma francesa; pero quién osaría traducir a Rubén Darío y a Machado? O bien entonces salimos del dominio de la traducción propiamente dicha; al lado del autor extranjero un talento original aparece, otro poeta se muestra junto al que se trata de traducir; utiliza las ideas de este último, calca en ellas sus versos inspirados; es, propiamente hablando, una colaboración. Considerad, si por casualidad la palabra os parece un poco fuerte, todo el talento personalísimo que Enrique Diez-Canedo ha empleado para poner en versos españoles Sagesse, de Paul Verlaine.

Una vez eliminados los poetas del campo accesible a los traductores, quedan los criticos, los novelistas, los dramaturgos, a los que 43

ne semble interdire l'espérance d'être traduits. Les critiques et avec eux nous classons ceux qu'on a pris l'habitude d'appeler les essayistes, constituent pour les traducteurs une proie toute indiquée. La richesse de l'information, l'abondance des aperçus, la précision des jugements, voilà les qualités essentielles que nous attendons d'eux; elles sont de celles que la traduction n'altère pas. Encore y faut-il bien des précautions. Miguel Unamuno a vu deux de ses essais traduits en français, l'un, dont je n'ai rien à dire, en 1917, l'autre en 1923 par les soins de Marcel Bataillon. Pour cette dernière traduction, L'essence de l'Espagne (1), j'aurais préféré un autre titre, par exemple Les traits essentiels de l'Espagne. Mais quelle probe connaissance des deux langues! Et quelle ingéniosité à mettre en relief la pensée, diverse et contradictoire, la pensée à facettes qui est celle de Unamuno! Ce mot même de Castizo et de casticismo qui est partout dans l'original, et jusque dans le titre (En torno al casticismo), est de ceux qui semblent avoir été inventés pour le désespoir des traducteurs. Aussi bien, le mérite du critique à beau résider dans le fond bien plus que dans la forme, il y a encore place, chez lui, pour des ambitions artistiques: on a même vu en Espagne naître et prospérer une critique qui a toute la valeur de l'originalité, une critique qui suggère et qui peint, qui rend sensible la nature d'un écrivain ou d'un paysage en s'harmonisant avec lui piutôt qu'en le décrivant. Azorín, qui a éprouvé et senti avec tant de finesse le mérite de Berceo ou la séduction de la Manche, Azorín virtuose d'un style où il a fondu dans une forme très personnelle des éléments butinés chez les grands classiques, n'a peutêtre rien écrit de plus caractéristique que La ruta de Don Quijote. Mme. Devismes de SaintMaurice a traduit le livre en français sous le titre de Sur les pas de Don Quichotte (2); cette fois il s'agissait moins de rendre en français.

(1) Miguel de Unamuno: L'essence de l'Espagne, cinq essais En torno al casticismo, traduit de l'espagnol par Marcel Bataillon. Paris, Librairie Plon. L'ouvrage fait partie de l'intéressante Collection d'auteurs elrangers, publiée sous la direction de Charles du Bos.

(2) La traduction a paru dans la revue Le Correspondant, No du 25 Mars 1914, pags, 111-1128, et N° du 10 Avril 1914, paginas 126-151.

nada parece hacer imposible la esperanza de ser traducidos. Los críticos-y con ellos clasificamos a los que se ha tomado la costumbre de llamar ensayistas-constituyen para los traductores una presa enteramente indicada. La riqueza de la información, la importancia de las notas, la precisión de los juicios, he aquí las cualidades esenciales que de ellos esperamos y que pertenecen a las que la traducción no altera. Y todavía son necesarias muchas precauciones. Miguel de Unamuno ha visto. dos de sus ensayos traducidos al francés: uno, del cual no tengo nada que decir, en 1917; el otro en 1923 por el esfuerzo de Marcelo Bataillon. Respecto a esta traducción última, L'essence de l'Espagne (1), habría preferido otro título, por ejemplo, Les traits essentiels de l'Espagne. ¡Pero qué probo conocimiento de las dos lenguas! ¡Y qué ingenio para poner de relieve el pensamiento de facetas, característico de Unamuno! Las mismas palabras castizo y casticismo, que figuran por doquier en el original, y hasta el título, En torno al casticismo, todo parece inventado para desesperación de los traductores. Así no importa que el mérito del critico esté en el fondo mucho mas que en la forma; aún habrá en él lugar para ambiciones artísticas. Se ha visto todavía en España nacer y prosperar una crítica que tiene todo el valor de la originalidad, una crítica que sugiere y que pinta, que hace perceptible la naturaleza de un escritor o de un paisaje, armonizándose con él más que describiéndole. Azorin, que ha experimentado y sentido con tanta agudeza el mérito de Gonzalo de Berceo o la seducción del Don Quijote, Azorin, maestro de un estilo en el que ha juntado en forma personalisima elementos tomados de los grandes clásicos, no ha escrito quizá nada más característico que La ruta de Don Quijote. Mme. Devismes de Saint-Maurice ha traducido el libro al francés con el título de Sur les pas de D. Quichotte (2). Esta vez se trataba menos de verter

(1) Miguel de Unamuno: L'essence de l'Espagne. Cinq essais En torno al casticismo), traduit de l'espagnol par Marcel Batail lon. Paris, librairie Plon.-La obra forma parte de la interesante Collection d'auteurs étrangers, publicada bajo la dirección de Charles du Bos.

(2) La traducción ha aparecido en la Revista Le Correspondant, número del 25 de Marzo de 1314, págs. 1.151 a 1.128, y número del 16 de Abril del mismo año, págs. 126 a 151.

des raisonnements ou des idées que des impressions et des notes d'art.

De la critique ainsi comprise au roman proprement dit la distance est courte. Peut-être le roman est-il de tous les genres littéraires actuellement cultivés celui qui se prête le mieux à la traduction, parce que l'intérêt de curiosité en constitue inévitablement le principal attrait. On sait déjà comment Blasco Ibáñez a vu, par la traduction, s'affermir et même prendre naissance une renommée qui jusque là restait indécise. Albert Insúa, dont le talent facile s'acclimale sous toutes les latitudes et qui a tracé des tableaux curieux de la vie française, a été traduit plusieurs fois en français; tout récemment Mme Renée Lafont a publié de lui dans une version française Le Goût du Danger (1). La littérature catalane fournit, elle aussi, son contingent. M. Marius André vient de traduire, et de fort bien traduire, Le catalan de la Manche, de Santiago Rusiñol, et dans la vivante préface qui ouvre le volume, M. Léon Daudet nous annonce d'autres traductions qui seront les très bien

venues.

Est-ce à dire que tous les romanciers sont au même titre matière à traduction? Il est certain que, plus le soin de la forme domine chez eux, plus ils perdront à passer dans une autre langue. Pour cette raison, probablement, Ramón Pérez de Ayala, qui prend ou, pour mieux dire, qui a déjà pris une des toutes premières places dans le roman espagnol contemporain, n'a pas encore trouvé les traducteurs dont il est si digne. Un étranger hésite à formuler, sur une langue qui n'est pas la sienne, un jugement toujours hasardé; mais l'unanimité de la critique encourage ici l'audace d'une affirmation. Ceux mêmes (et leur nombre va diminuant) qui ne goûtent qu'à demi le talent de Pérez de Ayala, saluent en lui un maître du style espagnol. Une traduction qui forcément le frustrera de ce mérite éminent, ne sera-t-elle pas envers lui une trahison? Il lui reste, par bonheur, assez d'autres mérites pour que l'expérience mérite d'être

al francés razonamientos o ideas que impresiones y notas de arte.

De la crítica así entendida a la novela propiamente dicha la distancia es corta. Quizá es la novela, de todos los géneros literarios cultivados en la actualidad, el que más se presta a la traducción, porque el interés de curiosidad constituye inevitablemente su principal atractivo. Sabemos ya cómo Blasco Ibáñez ha visto, al ser traducido, afirmarse y aun crecer una fama que hasta entonces le había permanecido indecisa. Alberto Insúa, cuyo talento fácil se aclimata a todas las latitudes, y que ha trazado cuadros curiosos de la vida francesa, ha sido traducido varias veces al francés. Muy recientemente Mme. Renée Lafont ha publicado de él en una versión francesa, Le goût du danger (1). La literatura catalana da también su contingente. M. Marius André acaba de traducir. y de traducir muy bien, Le catalan de la Manche, de Santiago Rusiñol, y en el animado prefacio con que empieza el tomo, M. Léon Daudet nos anuncia otras traducciones que serán muy bien recibidas.

¿Quiere decir esto que todos los novelistas constituyan, por igual motivo, materia de traducción? Es cierto que cuanto más domine en ellos el cuidado de la forma, más perderán pasando a otra lengua. Por esta razón, probablemente, Ramón Pérez de Ayala, que conquista o, por mejor decir, que ha conquistado ya uno de los primeros lugares en la novela española contemporánea, no ha encontrado todavía los traductores que merece. El extranjero vacila en formular, sobre una lengua que no es la suya, un juicio siempre aventurado; pero la unanimidad de la crítica anima en este caso a aventurar una afirmación. Los mismos (y su número va disminuyendo) que no gustan sino a medias el talento de Pérez de Ayala, saludan en él a un maestro del estilo español. Una traducción que forzosamente ha de privarle de este mérito eminente, no será una traición para con él? Réstanle, felizmente, otros méri

(1) Le Gout du Danger a été édité par la maison Flammarion, qui a aussi édité trois romans traduits de Blasco Ibáñez. Les morts commandent, traduction de Berthe Delaunay; La tragédie sur le lac, traduction de Renée Lafont; Contes espagnols d'amour et de mort, traduction de F. Ménétrier.

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(1) Le goût du danger (El peligro) ha sido publicada por la casa Flammarion, que ha editado asimismo tres novelas traducidas de Blasco Ibañez: Les morts commandent, traducción de Berthe Delaunay; La tragédie sur le loc, traducción de Renée Lafont; Contes espagnols d'amour et de mort, traducción de F. Ménétrier,

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