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LITTÉRAIRE.

ANNÉE M. DCC. LXXV,

Par M. FRÉRON, des Académies d'Angers, de Montauban, de Nancy, d'Arras, de Caën, de Marfeille, & des Arcades de Rome.

Parcere perfonis, dicere de vitiis. Mart. TOME PREMIER.

A PARIS,

Chez LE JAY, Libraire rue S. Jacques, au deffus de la rue des Mathurins, au Grand Corneille.

M. DCC. LXXV.

PQ
2

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1775

V. 1-2

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Gottschalk
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20.41

L'ANNÉE

LITTERAIR E.

3

LETTRE I.

Mémoires pour fervir à la Vie de Ni-
colas DE CATINAT, Maréchal
de France; un volume in-12 de

300
pages. A Paris, chez la Veuve Du-
chefne Libraire rue Saint Jacques.

Ο

N connoît, par l'Histoire Géné
rale, les Campagnes du Maré-
chal de Catinat; mais les Mémoires
de fa Vie n'avoient pas encore été re-
cueillis. On voit, par le détail & l'en-
femble de ses actions, réunies dans
cet ouvrage, que ce grand homme
poffédoit non-feulement tous les ta-
lens néceffaires à fon état, mais qu'il
eut encore des vertus. La fimplicité
ANN. 1775. Tome I.

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fut la bafe de fon caractère; il fervit fa Patrie avec le défintéressement des premiers Héros de Rome, & la France a produit peu de Généraux qui aient porté plus loin, dans leurs expéditions militaires, la circonfpection & la prudence qualités qui l'avoient fait appeller de fes Soldats le Père ta Penfée.

Nicolas de Catinat naquit le 1er Février 1637, de Pierre de Catinat, Doyen du Parlement de Paris, & de Catherine Poifle.. Sa famille étoit originaire du Perche, où fes ancêtres avoient occupé les premières places de la Magiftrature. Sa généalogie ne préfente point une fuite éclatante de dignités & de charges; mais elle offre des vertus héréditaires. On voit, par l'Hiftoire du Perche , que les ayeux de M. de Catinat vivoient depuis longtemps en citoyens refpectables dans l'obfcurité de cette Province, & qu'ils y jouiffoient de cette vénération précieufe qu'infpire une famille vertueuse.

La première éducation du Maréchal de Catinat fut celle d'un homme destiné à la Magiftrature, qui étoit la

profeffion de fes pères. Dès qu'elle fut achevée, le jeune Catinat entra au Barreau, & s'y fit recevoir Avocat, dont il exerça quelque temps les fonctions. Mais il ne tarda pas à renoncer à cet état: choifi pour plaider une Cause, dont la juftice lui paroifsoit démontrée, il la perdit. Ce mauvais fuccès rebuta un génie qui fe fentoit né pour la fupériorité; il crut qu'il devoit la chercher dans une autre carrière. M. de Catinat embraffa le fervice -Militaire;il fut d'abord Lieutenant dans le Régiment de Gavalerie que comman doit M. de Fourille. Il fe fit bientôt eftimer dans ce grade; &, ce qui paroîtra peut-être fingulier, c'eft que ce fut à des fièges qu'un Lieutenant de Cavalerie commença à fe faire connoître. Louis XIV, témoin d'une belle action de M. de Catinat au fiège de Lille, lui donna fur le champ une Sous Lieutenance au Régiment des Gardes. On ne trouve rien, dans les archives de ce Corps, qui puiffe donner quelque lumière fur la conduite qu'y tint M. de Catinat. On fçait feulement qu'il y fervit pendant les Cam:

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