LITTÉRAIRE ANNÉE M. DCC. LXXXVI. Parcere perfonis, dicere de vitiis, Mart. TOME SEPTIEME. A PARIS, Chez MERIGOT, le jeune, Libraire; M. DCC, LXXXVI L'ANNÉE LITTÉRAIRE, 3 LETTRE I. Principes de Morale, de Politique & de Droit public, puifés dans l'Hiftoire de notre Monarchie, ou Difcours fur l'Hiftoire de France, dédiés au Roi; par M. Moreau, Hiftoriographe de France. Tome dix-huitième. A Paris g de l'Imprimerie Royale. C'EST toujours avec un nouveau plaifir que j'ai à vous entretenir Monfieur de ce grand & favant ouvrage. Chaque volume qui paroît, ajoute à la haute idée que les premiers ont fait concevoir, & répand de plus en plus, la lumière fur les principes No. 38. 3 Octobre 1786. Aij de morale, de politique & de droit public qu'offre l'Hiftoire de notre Monarchie. Les objets que développe ici M. Moreau, importans en eux-mêmes, ne le font pas moins par la manière éloquente dont il les a traités. L'Auteur eft parvenu au règne de PhilippeAugufte. Déjà la barbarie de la féodalité commence à faire place à un ordre de chofes plus heureux. A mefure que l'autorité royale s'aggrandit & fe fortifie, la liberté des peuples fait de nouveaux progrès. La force & la violence difparoiffent peu à peu fous P'empire de la Juftice, & chaque degré ajouté à la puiffance des Rois, en eft un de plus pour le bonheur de la France. Les guerres privées deviennent moins fréquentes; des Baillis établis dans les domaines du Roi rendent la Juftice aux particuliers ; & les vaffaux eux-mêmes commencent à reconnoître & à invoquer la jurifdiction Royale; enfin, le Monarque rentre infenfiblement dans l'exercice du pouvoir légiflatif. La liberté eft mère des Arts &'des כם Sciences. Sous fes aufpices & à l'ombre de la protection fouveraine, l'Univerfité de Paris devient de plus en plus floriffante. « Ce fut fous Philippe-Augufte que l'on vit l'Univer» fité de Paris, traitée comme un grand corps, dont l'exiftence politique, avouée par le Gouverne>>ment, pouvoit entrer dans fes vues, ▪ & méritoit de fa part, des foins particuliers...... Philippe avoit » pour principe de fe faire regarder » comme le protecteur & le garant » de toutes les affociations , par lef» quelles il fe flattoit de contre-balan»cer le pouvoir des confédérations » de la Noblesse ». Tel a été l'efprit dans lequel nos Monarques ont établi les différens corps, & leur ont accordé les plus beaux privilèges ». «De tous ces corps l'Univerfité » de Paris eft le plus ancien, le plus » illuftre & le plus utile. A la diffé»rence des Académies, qui ne font » que des fociétés littéraires, dont l'objet eft d'entretenir le goût des » Sciences, & de procurer à ceux |
