AVERTISSEMENT. Si nul ne conteste qu'un catalogue soit une œuvre utile, beaucoup se figurent peut-être que tout est fatigue et ennui dans la rédaction d'un tel travail. Il y aurait là une grande méprise. Pour décrire exactement des livres et les classer au rang qui leur convient, il faut en étudier à la fois le texte et la physionomie. Celui-ci est un incunable; il vient de Strasbourg ou de Mayence, et il est orné de curieuses gravures sur bois. Celui-là fait partie d'une édition princeps, et cet autre, exemplaire d'un ouvrage tiré à petit nombre, appartient à la catégorie des « rarissimes. Voilà des livres qui ont été imprimés par un Alde, un Manuce et un Elzevier, et voici les reliures d'un Padeloup, d'un Derome ou d'un Bauzonnet. Dans quelle section doit entrer ce volume au titre ambigu? Sa matière est-elle historique ou philosophique? Par qui ce traité sans nom d'auteur a-t-il été composé, et quel est cet écrivain dont le nom ne se rencontre dans aucun dictionnaire biographique? A chaque instant, c'est ainsi un problème à résoudre, une marque distinctive à saisir, a une particularité à signaler, et le temps s'écoule sans qu'on le mesure, dans ces paisibles labeurs où l'on apprend beaucoup plus encore qu'on explique. Mais qu'importe au public le sort fortuné des bibliothécaires? Ce sont les richesses confiées à leurs soins qu'il a besoin de connaître. Nous avons publié en 1863 le Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque d'Angers. Nous commençons aujourd'hui, par la division de l'HISTOIRE, la publication du Catalogue des imprimés. Sur 40,000 volumes environ que renferme la Bibliothèque, plus de 19,000 appartiennent à l'histoire. Nous les avons distribués dans trois grandes sections. La première comprend la géographie, les voyages, la statistique, c'est-à-dire tous les ouvrages qui font connaître la situation, l'aspect ou les productions des pays, et forment ainsi comme les préliminaires de l'histoire. Dans la seconde, sont classés les ouvrages chronologiques, et ceux qui traitent de l'histoire proprement dite, ancienne ou moderne, générale ou particulière. La troisième section contient ce qu'on pourrait appeler les spécialités historiques. C'est là qu'il faut aller chercher les ouvrages relatifs à l'histoire des religions, des académies et des universités, des lettres, des beauxarts, des mœurs et usages, des classes et des conditions. Cette section embrasse encore tous les livres qui ont pour objet l'histoire du droit ou celle des sciences, et qu'on range ordinairement (à tort, croyons-nous), les premiers, |